Restaurer les eaux souterraines : quels coûts ? Quels avantages ? Cas de la nappe de la craie de l'Artois et de la vallée de la Lys

Cette étude propose une analyse coûts-avantages (ACA) de la restauration d’une masse d’eau souterraine et s’inscrit dans le contexte de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), qui a pour objectif l’atteinte du bon état des eaux. La masse d’eau retenue est la nappe de la craie de l’Artois et de la vallée de la Lys (masse d’eau « 1004 » dans l’état des lieux réalisé par l’agence de l’eau Artois-Picardie en 2004). Elle a été jugée représentative d’un bon nombre de masses d’eau souterraines qui n’atteindront pas le bon état écologique en 2015, de par sa morphologie et de par la dégradation de son état par les nitrates et les pesticides. Cela signifie que, malgré des efforts immédiats, la qualité des eaux souterraines ne pourra s’améliorer qu’à terme du fait de l’inertie du milieu et du temps de transfert des polluants. Cette masse d’eau est principalement mobilisée pour l’alimentation en eau potable, sur 150 communes auprès d’environ 300 000 habitants. La plus-value de la présente étude reste évidemment la mise en oeuvre d’une méthodologie pour la réalisation de l’ACA dans le domaine des eaux souterraines, et la création d’une nouvelle référence de valeur d’avantage non marchand qui pourra être assez largement mobilisée pour d’autres analyses en tenant compte toutefois des particularités socio-économiques des populations concernées. En effet, jusqu’à présent, les économistes ne disposaient que d’une seule valeur de référence en France sur les eaux souterraines (cas de la nappe d’Alsace, qui présente un caractère emblématique particulier).