La dégradation de la qualité des ressources et milieux aquatiques dues aux excédents d'engrais azotés et de pesticides d'origine agricole engendre un ensemble de coûts directs. Parmi eux, les ménages supportent des dépenses supplémentaires dues à ces pollutions, qui peuvent être classées en deux catégories : celles qui sont indépendantes de la facture d'eau du robinet, hors dépenses de santé des ménages, et celles qui se répercutent sur cette facture du fait des coûts de dépollution liés à l'activité agricole.
Ces pollutions se concentrent fréquemment sur les mêmes localités et familles dont les captages sont simultanément touchés par nitrates et pesticides (8 à 12% des ménages).
Pour ces ménages des localités les plus polluées, les dépenses supplémentaires engendrées par les pollutions agricoles (sur la base de coûts moyens et de la présence de 2,3 personnes par ménages) peuvent être à la fois :
- les surcoûts de traitement collectif de l’eau du robinet ;
- l'achat d’eau en bouteille, lié à la défiance de la qualité de l’eau du robinet ;
- les déchets ménagers supplémentaire (coûts de collecte et de traitement des emballages d’eaux en bouteille qui se répercute sur le budget des ménages via la taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) ou la Redevance Enlèvement des Ordures Ménagères (REOM) ;
- les surcoûts de traitement tertiaire des eaux usées répercutés sur la facture d’eau potable mais correspondant aux apports de nitrates agricoles ou d’élevage
Au total, on estime que ces dépenses annuelles supplémentaires d’accès à une eau de boisson satisfaisant les normes de potabilité en vigueur atteindraient ainsi 494 euros par ménage, ou + 215 euros par personne.
Données : CGDD , 2010
Source : Coût des principales pollutions agricoles de l'eau, Bommelaer, Devaux (CGDD) , 2011