Coûts par hectare et par an engendrés par l’assainissement de l’eau potable des captages situés en zones d’agriculture conventionnelle

Pour distribuer une eau potable à partir des eaux brutes, respectant les normes de qualité relative à la concentration en nitrates, la collectivité supporte différents coûts : elle peut réaliser un certain nombre de travaux (abandons de captage, dilutions ou travaux palliatifs pour mauvaise qualité, etc.) ou mettre en place des traitements complémentaires. Pour distribuer une eau potable respectant les normes de qualité relative à la concentration en pesticide, la collectivité doit mettre en place des traitements complémentaires.

Selon la Commission eau potable de l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement (ASTEE), et des études de la Région Ile de France de 2010 et de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne de 2007, sont estimés à :

• environ 10% des volumes d’eau prélevés annuellement pour l’eau potable, la part du volume d’eau traité contre les nitrates (soit 600 millions de m³) ;
• 45% des volumes d’eau prélevés annuellement pour l’eau potable, la part du volume d’eau traité contre les pesticides (soit 2,7 milliards de m³).

Ramené au m³ brut, on estime que le coût cumulé de potabilisation vis à vis des nitrates et des pesticides se situe dans une fourchette de 0,46 euro par m³ (0,40 euro pour les nitrates + 0,06 euro pour les pesticides) à 0,80 euro par m³ (0,60 euro pour les nitrates et 0,20 euro pour les pesticides).

Dans ces conditions, on peut évaluer que les dépenses annuelles de potabilisation des collectivités locales entraînées par l’agriculture conventionnelle de parcelles situées dans les aires d’alimentation des captages se situent entre 828 et 2430 euros par hectare ainsi cultivé.